ZOO

Découvrez Piratesourcil, le comparse du Joueur du Grenier

Alors que vient de sortir le deuxième tome du Joueur du grenier, dans lequel il raconte la jeunesse d'un fan de jeux vidéo avec humour, Piratesourcil nous parle de son parcours, ses déboires et ses œuvres. Rencontre avec un sacré renard.

Un blogueur pas comme les autres...

Comment êtes-vous venu à la BD ?

Je ne pensais pas en faire mon métier, mais j'ai toujours dessiné. Quand j'étais petit, je regardais le club Dorothée et j'adorais Dragon Ball Z. Ca passait le mercredi matin, et l'après-midi j'inventais la suite de ce que j'avais vu en dessinant. C'était très moche, l'histoire était illogique mais ça m'a permis de beaucoup dessiner. Ensuite, j'ai passé un brevet de dessinateur maquettiste, mais ça ne m'a servi à rien. Puis j'ai fait des études d'art, mais aussi de commerce. J'étais commercial et j'avais complètement arrêté de dessiner.

Un jour je suis tombé sur un blog BD et je me suis dit que ça pouvait être intéressant pour m'y remettre. Il y a eu de plus en plus de monde sur mon blog et une petite maison d'édition m'a proposé de le publier sur papier. J'ai eu un beau contrat, donc j'ai arrêté mon métier de commercial pour faire de la BD.

D'où vient votre pseudo ?

C'est un vieux pseudo que j'ai depuis le lycée, qui n'a rien à voir avec le dessin : je voulais créer une adresse hotmail et tous les pseudos existaient déjà. Du coup, j'ai décidé d'associer deux mots qui n'ont rien à voir : Pirate et Sourcil. J'ai trouvé ça marrant, donc je l'ai gardé pour mon nom d'auteur.

Sur votre blog, le ton est souvent cynique et les sujets parfois très durs, pourquoi ?

J'aime bien l'humour noir, c'est ancré en moi, mais je n'aime pas que ça. Au début, je faisais des histoires un peu quelconques. Puis un jour j'ai fait de l'humour noir et j'ai vu que ça plaisait beaucoup aux lecteurs. Finalement, l'étiquette du mec qui fait de l'humour cynique est restée. Je ne fais jamais deux fois de suite de l'humour noir sur mon blog mais on ne va retenir que lui.

Est-ce que vous vous posez des limites ?

A la base, je m'en suis toujours posé. Sauf dans le gore. Visuellement je peux me permettre de faire du gore, mais je me suis toujours interdit de montrer du sexe. On en parle certes, mais on ne le voit pas. Ce qui est assez paradoxal finalement : les dessins sont tout mignons, innocents et le thème abordé est des fois assez gore.

Au niveau du vocabulaire, je fais en sorte de ne pas être trop cru, de ne pas mettre trop de gros mots. Mes dialogues sont en général très simples et même bon enfant. C'est d'ailleurs un piège. Maintenant je m'impose encore d'autres limites, parce que la loi est venue à moi. Pourtant je pensais les avoir déjà posées, mais visiblement il y a des sujets qui sont trop sensibles…

Justement vous avez eu un problème avec un article, comment l'avez-vous vécu ?

J'avais fait une blague qui abordait le thème de la pédopornographie. Ce n'était pas de la propagande au contraire, c'était même une dénonciation, du sarcasme pour montrer l'horreur. Mais des âmes bien pensantes estimaient que c'était un thème trop difficile pour que je puisse en rigoler. Ce n'était pas mon but, d'en rigoler, je voulais faire de l'humour qui choque, en disant « Vous voyez, c'est ça la vérité ! ». Mais je peux comprendre que ça a été mal pris.

Pirate Sourcil et les gendarmes. non ce n'est pas un nouveau titre d'album !

Pirate Sourcil et les gendarmes. non ce n'est pas un nouveau titre d'album !

Cette histoire a été un peu loin : la gendarmerie a débarqué chez moi, a pris mes ordinateurs, je ne pouvais même plus bosser pendant quelques jours. J'ai été convoqué et ai eu un rappel à l'ordre : je devais me tenir à carreau pendant trois ans. Maintenant c'est terminé, ce thème-là je l’évite.

Cette histoire a fait le buzz mais je ne pense pas que ce soit le meilleur, parce que ce n'est pas une bonne image qu'on donne de moi. Ce serait dommage de retenir que Piratesourcil, c'est celui qui fait des blagues à la limite de la pédopornographie. Je préfère qu'on dise que je suis le blogueur qui fait des histoires drôles et des fois limites...

Haut de page

Commentez

1200 caractères restants